Témoignages d’adhérent-e-s / Un an sous (co)vide

Joyeux covidersaire !

C’est un jour spécial pour toi ! En douze mois, tu n’as pas traîné : confinements, couvre-feu, enfourchage de tigre, injonctions incohérentes, concerts de chaise, et autres iniquités ou absurdités antidémocratiques…

Sans rendre compte, tu n’as pas hésité à bouleverser, entraver et mettre sous cloches nos vies.

Pour souffler tes bougies, on a réuni des témoignages de personnes qui ont quelques mots à te dire. Des bénévoles, des musicien·ne·s, des organisateur·trice·s de concerts, de simples citoyen·ne·s.
Toutes et tous adhérent·e·s du Jardin Moderne. Toutes et tous contraint·e·s dans leur vie culturelle et sociale. Toutes et tous en manque de concerts debout, d’échanges, de libertés.

Rouvrons les lieux culturels.

#RebranchonsLaCulture #ConcertsDebout #JPP



Lien vers la publication (pour consulter l’album photo)


Carole / Mamakao

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
L’organisation annuelle de la soirée Couleur Sang Mêlé avec Mamakao.

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
Ha ha !!! « Résiste » de France Gall et « Sûr et certain » de Tonton David.

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
Chute de motivation, minimum social puisque mes répétitions ne sont pas payées. Pour Mamakao, inactivité et pourtant charges annuelles toujours au rendez-vous.

– Quelle liberté te manque le plus ?
Jouer devant un public, danser en groupe, aller voir des concerts, voyager.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
Les enfants et puisqu’on ne peut pas aller contre éternellement, la nature ! (Tous les ancêtres du monde entier se sont retrouvés dans la danse, les chants, la musique, c’est en nous, notre liberté de l’âme. Les rites de guérisons sont pour la plupart tous chantés, dansés).

– Un dernier mot ?
J’ai l’impression d’être coupable de ce que j’aimerais ne pas faire ! Si les usines, supermarchés, les grandes industries étaient fermées, je comprendrais mieux l’interdiction pour les lieux culturels. Aussi, il est reconnu que la musique, le sport, la danse, l’expression artistique soignent l’âme et aident à l’immunité des corps, que le sentiment d’avoir peur agit sur les poumons. Même les soldats en guerre ont eu droit à des spectacles pour se divertir.


Vincent / Mass Prod

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Salarié d’une association hébergée au Jardin Moderne

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
« I Feel Good » by Mr James Brown

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
Points négatifs :
Pour l’association Mass Prod’ : perte d’environ 70% du chiffre d’affaires sur 2020 car plus de stand ni d’organisation de soirées.
Il ne reste que la vente par correspondance et dans les boutiques.
Plus de déplacements dans les festivals (en 2019, nous avons bougé dans 19 départements).

Points positifs :
Plus de temps pour être en famille et visiter les amis.
Remise à jour de nos stocks et tri des archives.

– Quelle liberté te manque le plus ?
Ce qui me manque le plus : les moments entre amis dans les bars, les concerts, le club de sport !

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
La pandémie grippale de 1918 n’a duré que trois ans.

– Un dernier mot ?
Merci au Jardin Moderne et toute son équipe pour sa bienveillance d’avant et pendant cette première année Covid, en espérant qu’il lui en restera après…


Guillaume / Patchrock

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Tourneur – Pachrock

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
« Wurlitzer » de Leifur James.

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
Blocage des tournées, impossibilité de se projeter et casse-tête quotidien.

– Quelle liberté te manque le plus ?
Contempler les sourires et la transe d’une foule compacte lors d’un concert.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
La réouverture et la folie qui ira avec !

– Un dernier mot ?
La crise que nous vivons met plus que jamais en évidence l’absolue nécessité de nous réunir, de créer des espaces de communion, de joie et de lâcher prise.
L’art est la solution !


Raphaël

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Chanteur des Yellow Trash

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
Dynamite de Jamiroquai

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
7 répétitions au Jardin Moderne et 2 répétitions chez notre guitariste préféré en 1 an. Ca fait peu. Hard de se motiver à jouer régulièrement quand on n’a pas la perspective des répé et concerts… On était à fond pour les répé-concert et les Contrefaçons !

– Quelle liberté te manque le plus ?
En 1 mot : la convivialité !
Refaire le monde au bar avec Erwann, Gaëtan ou Gwladys, les copains zicos et une bonne bière (locale ;)) après avoir vomi mes tripes dans le micro pendant 2 heures de défonce musicale !

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
Un bon accord de Sol majeur !

– Un dernier mot ?
Et si le Jardin Moderne organisait un grand concert avec tous les groupes adhérents motivés pour montrer que malgré le CoVID, l’envie de vivre ensemble dans la joie est toujours plus forte !


Louis

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Bénévole

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
How can you leave me on my own de The Divine Comedy.
Livré à moi-même, sans vie sociale ou culturelle, je fais n’importe quoi chez moi.

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
La gouvernance associative est réduite à prendre des décisions sans choix à contresens du projet de l’association. En visio.
Il n’y a plus aucune rencontre avec le reste des adhérents, quasiment plus d’échanges. Le lien humain qui fait le coeur du projet associatif se délite.

– Quelle liberté te manque le plus ?
La liberté de partir de chez moi sans savoir à quelle heure je vais rentrer.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
L’impact de l’absence de culture et de vie sociale va pouvoir être douloureusement quantifié dans les prochaines années et cela permettra peut-être de mettre du concret sur les droits culturels et de faire avancer ces sujets dans la société.

– Un dernier mot ?
J’ai hâte d’écouter tous les projets solo expérimentaux qui auront fleuri cette année.


Nicolas / Vitrine En Cours

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Dirigeant bénévole

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
Etienne Daho « Le premier jour »

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
Quelques reports, beaucoup d’annulations, le maintien heureux d’une action culturelle en Alsace dans le cadre du festival Momix (voir photo).

– Quelle liberté te manque le plus ?
La liberté de se mouvoir quand bon me semble, où bon me semble, de boire une bière debout dans une salle noire avec du bon son dedans.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
Je cherche, je cherche, je cherche… je te dis ça demain.

– Un dernier mot ?
Faire le dos rond en attendant des jours meilleurs mais maintenir l’action, créer. Si la fonction ne s’exprime pas, la structure dépérit.


Léa

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Musicienne (Trio Dahlia/ Azuki)

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
euh… en ce moment, Creep de Radiohead… un peu facile, non?
War is coming de Jeanne Added
ET surtout Don’t stop me now, pour garder espoir.

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
Ça ressemble de plus en plus à un changement de cap. Professionnellement en tous cas. Pour qui n’avait pas l’intermittence, les temps sont un peu rudes.
Les projets collectifs sont en stand by… On mise tout sur les projets en effectif réduit, les répét’, la création et la bonne humeur !
La création numérique est de plus en plus à l’ordre du jour. C’est stimulant et source de nouvelles explorations. Et c’est déjà pas mal !

– Quelle liberté te manque le plus ?
Aller boire un coup dans un café-concert avec des amis !

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
La créativité !
Jusqu’à mars dernier je passais au mieux pour une rêveuse, au pire pour une cigale inconsciente.
Mais la créativité reste même si le monde s’arrête de tourner. Et ça, c’est cool !!!

– Un dernier mot ?
Je ne vous (nous) souhaite qu’une chose : que le Jardin Moderne ait une très longue vie devant lui.
J’espère de tout coeur venir répéter et jouer chez vous.
Et enfin : Un grand merci pour les perspectives que vous ouvrez dans les vies et les esprits des artistes !
Vive la Culture !!!


Pierre / Hard Calling Records

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Organisateur (Hard Calling Records)

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
Reprendre mes esprits (Mass Hysteria)

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
Pas de concert à organiser, pas de concert pour jouer, pas de groupes à découvrir sur scène et pas de nouvelles personnes à rencontrer pour découvrir et créer.

– Quelle liberté te manque le plus ?
Le hasard, la surprise. La liberté de rencontrer des personnes au hasard d’une soirée, d’un couloir, d’un événement artistique, ou autre, avec qui tu vas pouvoir créer des nouveaux liens, des projets qui vont te passionner et enrichir ton parcours, et peut-être même aux antipodes de ce que tu pensais jusqu’alors !

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
A discuter numériquement avec des amis, j’ai l’impression que depuis un an, beaucoup d’idées, d’envies, jusqu’alors englouties par des calendriers surchargés, ont eu justement le temps d’être réfléchies. Lorsque que les activités pourront reprendre, la créativité sera explosive, et on va découvrir pleins de supers nouveaux projets !


Benoît

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Musicien (Guitariste de Breaking Back Bone)

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
« Nous avons la rage »
– Tagada Jones (album « A feu et à Sang »)

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
Premièrement, beaucoup de concerts ont été annulés, et nous avons vu disparaître des dates qui nous tenaient à coeur.
Des dates qui allaient nous permettre d’étendre notre réseau, de côtoyer des groupes plus prestigieux que nous, de sortir de notre département d’Ille-et-Vilaine et donc de faire découvrir notre musique un peu plus loin !
Breaking Back Bone n’est pas un groupe pro, mais néanmoins très actif !
L’arrêt des répétitions au Jardin Moderne nous a forcé à revoir notre manière de fonctionner, il a fallu s’adapter.
Composer à distance fut une nouvelle épreuve pour nous, qui avions l’habitude de travailler plutôt en face à face, dans les locaux de répétition.

Une lueur d’espoir est réapparue lorsque nous avons joué au Tremplin du Stand N Rock Festival, à Liffré début septembre.
Nous avons pu répéter à nouveau quelque temps, et tout a été remis en pause. Les répétitions, les concerts qui commençaient à repointer le bout du nez (bien qu’avec des restrictions).

Depuis octobre 2020 donc, tout cela est à l’arrêt.
La musique est une grosse partie de ma vie, et cette partie s’est envolée (et il vaudrait mieux que cela ne dure pas !).

– Quelle liberté te manque le plus ?
Ce qui me manque le plus, c’est l’ambiance bar / concert. Pouvoir aller siroter sa bière avec les copains et copines, tout en allant écouter des groupes dans les bars (voire jouer en tant que groupe !).
Mais évidemment, et cela va de pair, pouvoir répéter au Jardin Moderne et boire un coup avec les membres du groupe, ça manque tout autant.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
Ce qui me donne espoir, ce sont tous les élans de solidarité qu’ont déclenché cette pandémie.
Écouter des groupes aux textes engagés aussi, ça me donne espoir. Enfin c’est surtout le fait que tu te sens moins seul parce que tu te rends compte qu’il y a des gens qui pensent comme toi, mais en plus l’expriment dans leurs chansons.
Et c’est aussi pour ça que je suis musicien. Et bien que guitariste, j’essaie de participer aux paroles pour faire passer des messages qui me sont chers.

– Un dernier mot ?
Je pense qu’on va bien finir par ce sortir de ce beau bazar.
J’espère qu’on va pouvoir reprendre nos loisirs, que les personnes qui travaillent dans la culture vont pouvoir reprendre leurs métiers.
Prenez soin de vous et surtout, venez voir Breaking Back Bone en concert lorsque la situation le permettra !


Jiess

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Organisateur et membre du CA

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
Kitty Kallen « It’s been a long, long time »

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
Nous sommes à l’arrêt.

– Quelle liberté te manque le plus ?
La liberté de sortir sans les contraintes horaires, l’impression d’être un pirate en passant l’horaire du couvre-feu.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
L’humain, la solidarité, la musique et les arts.

– Un dernier mot ?
Un dernier ballon pour la route (Benjamin Dierstein).


Félix / Metal Corporation

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Metal Corporation association. En groupe je répète avec Cryogenical Excision et Inseminate Degeneracy

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
Visceral Disgorge – Necrocoprophagia

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
Arrêt total de certains groupes/projets, perte de niveau et d’expérience avec mon instrument, perte de motivation générale en musique et dans ma vie privée, tristesse, inquiétude, peur, sentiment de n’être plus moi-même, d’être éteint, perte de joie et de bonne humeur, sentiment d’étouffement.

– Quelle liberté te manque le plus ?
Faire la fête et concerts, voir mes amis autour de la musique, répéter en groupe.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
Que ça ne pourra jamais durer car le lien social est fondamental chez l’être humain. Et le vaccin.

– Un dernier mot ?
Je veux vivre !


Jonathan / Face to Face

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Organisateur (Face to face)

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
ABANDON ALL LIFE du groupe NAILS

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
5 concerts qui étaient programmés entre Mars et Juillet 2020 qui ont été annulés et bien sûr l’incapacité depuis 1 an de pouvoir en organiser d’autres.

– Quelle liberté te manque le plus ?
Boire des coups avec les potos dans les bars ou en terrasse.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
Qu’on puisse nous autoriser à organiser des concerts cet été !

– Un dernier mot ?
La vie c’est chiant sans musique.


Stéphanie / Patchrock

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Asso hébergée et Organisatrice (Pachrock)

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
France Gall – Résiste

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
Perpétuelles adaptations pour mener à bien nos missions et continuer d’exercer nos métiers. Beaucoup d’énergie déployée. Plus aucune certitude. Tout peut toujours être annulé jusqu’au dernier moment.

– Quelle liberté te manque le plus ?
L’insouciance et la légèreté.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
L’esprit de solidarité constaté dès les premières heures de cette crise, entre acteurs culturels, dans la filière du spectacle vivant, mais aussi de la part des collectivités. La créativité et la persévérance des artistes qui ne faiblissent pas. Tout ceci nous permet de continuer d’avancer depuis 1 an et de ne pas lâcher.

– Un dernier mot ?


Ron Kring et Zach Spectre

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Nous sommes les musicien.ne.s du duo VERTEBRE (rock electro/cold wave) et nous répétions dans les studios du Jardin Moderne.

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
« Complicated game » de XTC.

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
Nous étions prêt.e.s à faire nos tout premiers concerts en février 2020. Quel mauvais timing ! Nous n’avons pu donner qu’un seul live dans de bonnes conditions à cause du confinement et des restrictions. Des occasions très intéressantes pour nous, notamment grâce au Jardin Moderne, ont dues être annulées. Connaissant le set pour l’avoir travaillé dans vos locaux, nous avons répété chez Zach pour deux autres concerts très à l’arrache. Mais nous n’avons pas de lieu et d’équipement adéquats pour bosser dans des conditions sonores correctes. Ainsi les répétitions ont pris fin pour nous lorsque le Jardin Moderne a été forcé de nous fermer ses portes. Sans concert possible actuellement, cela paraît moins dramatique mais en réalité les conséquences sont profondes : comment se projeter sans date de concert ? Comment rester dans l’action et l’enthousiasme ? Comment échanger avec les musicien.nes./bénévoles/organisateur-rice.s et se sentir comme une partie d’un grand corps musical en mouvement ? Au début des restrictions, encore plein.e.s d’énergie, nous avons su rebondir en composant et en réalisant des clips. Pour moi, Ron, c’était une bonne période. Je profitais d’avoir davantage de temps et je ne ressentais pas encore le poids des incertitudes. Aujourd’hui, nous poursuivons le travail de composition pour notre deuxième album et nous avons eu des bons retours de notre créativité de confiné.e.s. Mais la musique a besoin d’exister en dehors d’un home studio. Nous voulons incarner nos chansons, communiquer notre musique à un public qui peut se lever et danser s’il le souhaite. Donner un concert, c’est toujours plus ou moins un challenge. Et tant de choses peuvent se passer, tant d’énergie peut se transmettre, tant de rencontres possibles… Nous avons besoin de ce lien.

– Quelle liberté te manque le plus ?
Bien sûr pour VERTEBRE, la liberté qui nous manque le plus est celle de pouvoir répéter et donner des concerts sans avoir de restrictions particulières (et sans risque sanitaire). Mais ne pas pouvoir aller dans des lieux culturels, ne pas pouvoir se réunir et ne pas pouvoir voir des sourires autrement que dans les regards devient extrêmement pesant.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
Ron : En ce qui me concerne, actuellement la situation est tellement incertaine sur le plan professionnel et financier que mon espoir réside justement dans le fait que je n’arrête pas de faire de la musique. J’en ai besoin, restrictions ou pas. Aussi maltraitée que soit la culture par notre gouvernement et notre mode de consommation, je pense qu’il est impossible d’éteindre l’appétit créatif. Si cette privation de nos libertés continue encore longtemps, je crois que les concerts et autres manifestations sauvages vont se multiplier et que le public sera là. C’est vital, il ne peut en être autrement. Allez, rêvons ! Imaginons que la frustration est telle que lorsque les choses se débloqueront, il y aura un profond renouveau avec une vague de projets et des artistes remontés à bloc. Et la prise de conscience sera générale sur l’état de notre société ! On ne peut pas continuer à dématérialiser nos existences et nos relations ni accepter des décisions politiques incohérentes et dangereuses pour nos libertés.

– Un dernier mot ?
Ron : J’ajouterai que nous aimons et avons besoin du Jardin Moderne et des structures qui font vivre la culture dans toute sa diversité. Nous ne pouvons pas tolérer que seuls les artistes reconnu.e.s nationalement/internationalement et rapportant de l’argent soient soutenu.e.s et autorisé.es à se produire. Tout le monde n’a pas les moyens matériels et le réseau pour faire subsister son activité artistique en temps de crise, COVID ou pas.


Bastien

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Musicien (O-DIOD)

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
Rising From Ruins – Judas Priest

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
En tant que musicien et membre d’un groupe, l’impact qui est le même pour tout le monde est celui de ne plus pouvoir se produire sur scène, ne plus pouvoir diffuser sa musique en live et ne plus ressentir la ferveur et l’excitation du concert.

– Quelle liberté te manque le plus ?
Celle de pouvoir se réunir dans un même lieu (bars, petites salles) et de jouer et écouter de la musique ensemble. En d’autres termes, cette liberté de faire ce que tout passionné veut faire : vivre de sa passion.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
La solidarité au sein du monde de la culture me donne de l’espoir. L’avantage de la musique, peut-être, par rapport à d’autres arts, c’est que le lien entre les artistes, les publics et les lieux de spectacles (salles, festivals, bars) est très fort ! Par exemple, la majorité des gens ne demandent pas le remboursement de leur pass 3 jours pour tel ou tel festival, ou encore, on assiste à un véritable engouement autour des cagnottes pour la survie de nos « petites salles underground » (une pensée particulière pour le Mondo Bizarro). Le monde de la musique n’a pas abandonné et cela me donne de l’espoir et même plus que de l’espoir : des certitudes.

– Un dernier mot ?
A l’échelle de notre groupe (O-DIOD), nous avons dû repenser nos projets afin de s’imposer de nouveaux challenges malgré toutes ces restrictions. Nous avons investi dans du matériel d’enregistrement afin de produire nous-mêmes notre premier EP (qui devrait sortir en avril). Nous avons également accepté de réaliser la Bande-Originale d’un court-métrage qui paraîtra d’ici la fin de l’année. Tout cela pour dire que les concerts ne sont pas l’unique manière de s’exprimer pour un musicien.


Guillaume

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Musicien chez L’Homme-Marteau, bénévole parfois, au bar souvent, à la table du resto autant que possible

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
I’m so tired (The Beatles)

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
Outre l’impossibilité de jouer, difficultés à trouver des lieux pour répéter ou faire des résidences.

– Quelle liberté te manque le plus ?
Aller où je veux quand je veux. Mais vous n’aurez pas ma liberté de penser (j’imagine que vous aurez cette blague 40 000 fois).

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
L’alcool, Jean Castex, les nouvelles chansons de Renaud et le débat sur l’islamo-gauchisme… Donc pas trop d’espoir en ce moment, sorry.
Musicalement, nous parvenons à organiser des résidences, à prévoir des concerts cet été, voilà l’espoir.

– Un dernier mot ?
« Tant que quelqu’un écoutera ma voix je serai vivant dans votre monde à la con ! » Manon Solo


Emmanuel

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Musicien du groupe Blue Cees

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
Une vague sur laquelle on surf…en attendant le prochain tube…de Blue Cees 🙂

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
L’absence de scène. Le groupe poursuit son travail mais il manque les concerts. Ils donnent la mesure du public sur ce que l’on a produit.
La scène c’est aussi un bon stress et le plaisir de jouer ensemble. Cela manque.

– Quelle liberté te manque le plus ?
Pouvoir répéter quand on en a envie et se produire.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
Que la musique ne s’arrête pas pour autant et que le Jardin Moderne sera toujours là pour nous accueillir.

– Un dernier mot ?
La pratique artistique est un très bon remède contre le Covid.


Stéphane

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Musicien, bénévole

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
« Il n’y a plus rien » de Léo Ferré

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
Abattu au décollage.

– Quelle liberté te manque le plus ?
Jouer ensemble où bon nous semble.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
La réunion des indignations.

– Un dernier mot ?
Quand tout sera fini, ça va exploser. Nous connaîtrons la movida de l’Espagne post-franquiste. Merci à l’équipe de nous attendre pour cette fête.


Mary / Ideal Crash

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Bénévole et membre du CA pour le label Ideal Crash

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
Laetitia Sheriff : People rise up

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
On a observé une baisse de nos ventes de cassettes sur 2020.
L’impact principal est surtout dû au fait qu’il n’y ait plus de concerts et festivals, on ne peut donc pas être présents sur les stands merchandising. Pour nous c’est un gros manque à gagner. Etre sur ces stands c’est pouvoir parler de notre activité, échanger avec le public, promouvoir nos groupes et bien sûr vendre.
Autre impact plus indirect, c’est le fait que les groupes, comme ils ne tournent plus, ont forcément moins d’actualités donc moins présents sur les réseaux sociaux aussi et donc un peu moins de visibilité pour nous.

– Quelle liberté te manque le plus ?
Aller voir des concerts dans les bars avec les potes en buvant des bonnes bières.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
Cette période difficile crée beaucoup de frustrations chez les musicien.nes qui ne peuvent pas jouer live face à un public en chair et os. On se dit que le jour où on pourra de nouveau voir tous ces groupes sur scène, ils auront tellement cette excitation, cette envie de jouer et de transmettre au public que ça sera forcément dingue. De chouettes moments en perspective.
Les lieux de diffusion et les artistes auront sûrement beaucoup d’idées et de choses à proposer tellement la frustration aura été grande pendant la crise.
Et nous sommes persuadés dès que cela sera possible et même s’il y a des restrictions, chacun saura s’adapter. Car public comme artistes, nous avons tous envie que les évènements culturels reprennent.

– Un dernier mot ?
Continuer à soutenir les groupes, les labels, les assos organisatrices, les lieux de diffusion…


Erwann

Musicien

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Musicien adhérent

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
Sappy-Nirvana

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
Nous n’avons plus répété depuis octobre 2020 je crois. Grosse baisse de motivation et d’inspiration créative de ma part. Dur de se projeter dans la reprise de la musique faute de date.

– Quelle liberté te manque le plus ?
Aller voir des concerts, boire des coups et surtout respirer sans cette oppression de masque de lucifer, d’angoisse de totalitarisme sanitaire mondial, de stress du contrôle des milices macroniennes, du couvre-feu, du confinement. La liberté de la presse me manque alors que ce secteur essentiel est rivé sur la communication gouvernementale sans guère de critiques.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
Ma capacité d’abstraction à la stupidité humaine de mes congénères ainsi que la chance de travailler dans un lieu culturel et d’être payé pour ça ! Keep the faith-Bon Jovi !

– Un dernier mot ?
I wanna be free !!


Gaëtan

– Quel est ton lien avec le Jardin ?
Musicien adhérent

– Si tu devais résumer ton état en un morceau, lequel ça serait ?
Show must go on

– Quel est l’impact des restrictions sur tes projets ?
Groupe et projets musicaux en stand by.

– Quelle liberté te manque le plus ?
Passer une soirée dans un bar devant un concert avec des amis.

– Qu’est-ce qui te donne espoir ?
La réactivité et l’envie des lieux de rouvrir.